Avec le soutien de la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT), FACE Grand Lyon développe depuis plusieurs années des actions en faveur d’une société plus inclusive envers les personnes LGBT+ (Lesbiennes – Gays – Bi – Trans), notamment au sein des entreprises.
Aujourd’hui, FACE Grand Lyon lance sa campagne de sensibilisation « #LesMotsOntUnSens » pour agir sur les stéréotypes et les préjugés, et ainsi prévenir les discriminations et lutter contre les LGBT-phobies dans la sphère professionnelle.
Cette campagne nous a été inspirée par un groupe d’étudiant.e.s de l’école Sup de Com, mobilisé à cette occasion pour nous aider à créer une communication innovante et créative.
La campagne
Une série de 16 visuels ont été produits et seront diffusés sur les réseaux sociaux, ainsi qu’auprès de nos entreprises partenaires.
Leur principe est simple : associer à des stéréotypes et des propos LGBT-phobes trop souvent entendus un visage humain, pour deux raisons :
– Montrer que ces phrases sont loin d’être anodines et qu’elles atteignent directement des personnes.
– Montrer toute la diversité des personnes LGBT+, qui sont loin de constituer un groupe homogène, pour casser les clichés.
#LesMotsOntUnSens
« Les mots ont un sens », c’est le leitmotiv de cette campagne, son slogan.
En effet, les mots, les paroles, ne sont pas exempts de stéréotypes ou de clichés : ils en sont même un des principaux vecteurs. Et ces mots viennent influencer la perception que l’on a des personnes LGBT+, ils façonnent notre vision et peuvent mener à des discriminations, à des LGBT-phobies. Ils créent des représentations dont il est difficile de se détacher, et que les personnes concernées intériorisent directement.
Les mots peuvent être porteurs de violence, et il est nécessaire, pour une meilleure inclusion des personnes LGBT+ dans la société et dans le monde du travail, d’y prêter attention et de travailler sur son langage. Les propos LGBT-phobes ne doivent pas être banalisés : les refuser, c’est refuser la dévalorisation et la stigmatisation de ces personnes.
Pour plus d’informations sur le vocabulaire approprié, notamment celui utilisé ici, rendez-vous en fin d’article pour un lexique.
Pourquoi agir en entreprise ?
FACE Grand Lyon accompagne directement les entreprises pour leur offrir une meilleure compréhension de ces enjeux et pour les conduire vers l’inclusion des personnes LGBT+.
– Favoriser l’intégration de l’ensemble des salarié.e.s
Les discriminations en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre ne doivent pas être considérées comme relevant uniquement de la vie privée des salarié.e.s. Les relations au sein de l’entreprise sont donc directement influencées par la vie privée : un échange banal sur un week-end peut être une source de mal-être pour un.e salarié.e qui n’ose pas révéler son homosexualité par exemple, ou qui se sent dans l’obligation de le dissimuler. Seulement 16% des personnes LGBT en parlent à leurs supérieur.e.s hiérarchiques, et 39% n’en parlent qu’à certain.e.s de leurs collègues. Cela peut avoir des conséquences sur leur sociabilité, leur intégration dans l’entreprise, et se ressentir directement sur leur bien-être mais également sur la qualité de leur travail.
– S’ouvrir à la diversité des profils
Les LGBT-phobies sont ancrées dans des stéréotypes et des clichés : 60% d’entre elles se traduisent par du rejet et de l’ignorance. Cela a une incidence directe au sein des entreprises : 41% des demandeurs d’emploi estiment qu’être une personne homosexuelle constitue un frein à l’embauche, et le chiffre monte à 73% pour les personnes transidentaires. Lutter contre les stéréotypes et les clichés permet de réduire ces discriminations et offre un meilleur accès à l’emploi pour les personnes LGBT+. En 2013, 20% d’entre elles s’estimaient avoir déjà été victimes de discrimination à l’embauche ou dans leur emploi au cours des 12 derniers mois… Déconstruire les idées reçues, c’est aussi permettre à l’entreprise de s’ouvrir à une diversité de profils compétents.
– Permettre le bien-être de l’ensemble des salarié.e.s
46% des salarié.e.s du secteur privé estiment que révéler son orientation sexuelle à son entourage professionnel contribue à mettre mal à l’aise ses collègues de travail. L’ensemble des salarié.e.s doit pouvoir se sentir en confiance sur son lieu de travail, afin d’être efficace et épanoui.e. L’expression « plafond rose » est même utilisée, par analogie avec « le plafond de verre » pour les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes : il est nécessaire d’avoir un dialogue avec les personnes LGBT+, concernant leur intégration, leur déroulement de carrière et surtout leur bien-être au travail. L’entreprise est un acteur majeur pour éviter le repli sur soi de ces personnes et favoriser leur inclusion sociale.
– S’engager dans une démarche socialement responsable
Les discriminations, à raison de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre, du genre, ou d’autres critères, sont punies par la loi. Mais au-delà de la conformité légale, l’entreprise évolue en même temps que la société : avoir une démarche socialement responsable, c’est aussi reconnaître et prendre en compte les besoins, parfois individuels, de ses salarié.e.s. Permettre l’inclusion et le respect des personnes LGBT+, c’est s’inscrire dans une évolution positive, qui bénéficie à l’ensemble de l’entreprise mais aussi à la société toute entière.
FACE Grand Lyon se positionne en tant que ressource sur ces thématiques, pour accompagner directement les entreprises, grâce à cette campagne de sensibilisation qui a vocation à être diffusée le plus largement possible, mais également par la production en cours d’un guide conseil & ressources.
Entreprises, vous avez la possibilité de sensibiliser vos salariés contre les stéréotypes et les LGBT-phobies : pour diffuser la campagne au sein de votre structure, merci de nous contacter :
face.grandlyon@fondationface.org – 04 37 42 01 45
LGBT : le sigle renvoie à « Lesbiennes, Gays, Bi et Trans ». Il peut être accompagné d’un « + » pour inclure l’ensemble du spectre du genre et des orientations sexuelles qui existent. On peut également le croiser sous une forme plus complète : LGBTQIAA+ (Lesbiennes – Gays – Bis – Trans – Queers – Intersexes – Aromantiques – Asexuelles et +).
Hétérosexuel.le.s : Femmes ou hommes attiré.e.s romantiquement et/ou sexuellement par des individus du sexe opposé.
Lesbiennes/Homosexuelles : Femmes attirées romantiquement et/ou sexuellement par des femmes.
Gays/Homosexuels : Hommes attirés romantiquement et/ou sexuellement par des hommes.
Bisexuel.le.s : Personnes attirées romantiquement et/ou sexuellement par les hommes et les femmes.
Pansexuel.le.s : Personnes attirées romantiquement et/ou sexuellement par des personnes de tous les genres/sexes.
Queers : Terme à l’origine militante qui signifie la non-appartenance à l’hétérosexualité ou à l’identité cisgenre.
Intersexes : Personnes nées avec les caractéristiques anatomiques des deux sexes.
Aromantiques/Asexuelles : Personnes qui ne ressentent pas d’attirance romantique, ou d’attirance sexuelle.
Transidentité : Identité d’une personne dont le genre n’est pas celui qui lui a été assigné à la naissance en fonction de son anatomie et de ses caractéristiques génétiques.
Trans/Transsexuel.le/Transgenre : personne qui s’identifie à un autre genre que celui qui lui a été assigné à la naissance.
Transition : Période d’évolution physique, psychologique et sociale d’une personne trans.
MtoF : Sigle qui correspond à « Male To Female » ; personne née de sexe masculin et qui souhaite transitionner vers un sexe féminin.
FtoM : Sigle qui correspond à « Female to Male » ; personne née de sexe féminin et qui souhaite transitionner vers un sexe masculin.
Cisgenre : Individu qui s’identifie au genre assigné à sa naissance.
Transphobie : Ensemble des préjugés et discriminations dont sont victimes les personnes trans.
Coming-out : Fait de parler d’une chose personnelle considérée comme intime. Ici, le coming-out concerne le fait de révéler son orientation sexuelle ou son identité de genre.
Lexique sur les transidentités inspiré du lexique de l’association Chrysalide.